Comprendre le Muay Thai Wai Kru

Pour un œil non averti, les mouvements sont inhabituels, la musique étrange et le sens passe souvent inaperçu. Le Wai Kru Ram Muay est une partie très traditionnelle de la compétition de Muay Thai et est souvent négligée par les organisations non thaïlandaises. Mais quelle est cette mystérieuse tradition, pourquoi est-elle pratiquée et que signifie tout cela ? Aujourd’hui, 123fight Daily vous explique ce qu’est le Wai Kru Ram Muay.

Le Waï

Pour comprendre le Wai Kru Ram Muay, vous devez connaître un peu la culture thaïlandaise. Le geste traditionnel utilisé pour exprimer le respect en Thaïlande s’appelle « Wai ». La tête est légèrement inclinée et les mains sont pressées l’une contre l’autre devant le visage à la manière d’une prière. Plus les mains sont hautes par rapport au visage et plus l’arc est profond, plus le respect est manifesté. C’est à la fois une salutation et un adieu. Le « Wai » est également utilisé pour s’excuser, remercier, prier et généralement montrer du respect.

Kru

Il s’agit de la forme thaïlandaise du mot sanscrit signifiant « gourou », qui signifie professeur. Votre ou vos professeurs sont ceux qui vous ont donné les compétences que vous possédez actuellement. Si vous avez un bon professeur, il prêtera attention à votre croissance et à votre développement en tant que combattant. Ils vous encourageront lorsque vous êtes déprimé et vous relèveront, mais ils vous avertiront également lorsque vous dépasserez les limites et perdrez la discipline. Un bon professeur gagnera votre respect plutôt que de l’exiger et sera quelqu’un qui vous inspirera.

Ram Muay

Ram est le mot thaïlandais pour « danser » dans le style classique, et Muay signifie simplement « boxe ». Donc, prise au pied de la lettre, c’est la danse des boxeurs ou danse de la boxe. Il s’agit autant d’un exercice d’étirement et d’échauffement que d’une expression de gratitude envers vos professeurs, vos adversaires et toutes les personnes liées à vous par rapport à votre vie de combattant.
Chaque camp a généralement son propre style de Ram Muay, et les mouvements de danse peuvent refléter cela. Certains peuvent être très complexes et d’autres très simples. Ils présentent tous des variations subtiles selon la région et le professeur, et sont des moyens de « montrer » vos racines.

Malgré de subtiles différences, de nombreux combats commencent de la même manière. Une fois que la musique traditionnelle thaïlandaise (Sarama) commence et que le rythme est établi, les combattants font le tour du ring dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et « prient » dans chaque coin du ring de boxe. Ils tournent souvent vers l’intérieur jusqu’à un point proche du centre et commencent une séquence de mouvements.
Souvent, l’arc est exécuté trois fois, la tête du combattant touchant le tapis à chaque fois. Une fois cette partie terminée, la variation peut être énorme. Généralement, un combattant se met à genoux et commence la danse. Les mouvements peuvent symboliser les salutations à la royauté thaïlandaise ou même à diverses divinités bouddhistes.

Yang Sam Khum

Une partie du Ram Muay qui peut vous sembler familière est le Yang Sam Khum. Cette partie de la danse ressemble beaucoup au jeu de jambes traditionnel lors d’un combat. Il n’est pas utilisé tout le temps, mais c’est un excellent moyen de réduire la distance, de générer des attaques et de solidifier la défense en même temps.

Ce mouvement est aussi appelé à juste titre « mouvement en trois temps ». Pour l’exécuter, vous vous tenez dans votre position de combat, disons, pour les besoins de l’argumentation, la jambe droite en arrière et la jambe gauche en avant. Au rythme de la musique, vous vous mettez en place, soulevant alternativement chaque pied du sol puis le posant à nouveau au sol. On dirait presque que le sol est chaud et on évite de se brûler dessus. Tous les trois pas, tirez votre jambe arrière vers l’avant et placez-vous dans la position opposée. Dans ce cas, vous passeriez à la position gaucher.

Le pas est généralement exagéré et donne presque l’impression que vous bloquez un coup de pied tout en levant le genou pendant que vous marchez. Lorsqu’un combattant « danse » sur le ring, il peut très souvent arriver qu’il manque d’espace ou qu’il se rapproche trop de son adversaire. L’utilisation de la phase Yang Sam Khum de la danse facilite le changement de direction.

Le but

A ce stade, la danse devient très individuelle. Si vous regardez attentivement, vous pouvez voir des scènes très spécifiques se déroulant dans les mouvements. Voici quelques exemples :

Sao Noi Pa Pang

Une jeune fille applique du talc. L’ensemble de la série de mouvements est un hommage à un personnage célèbre d’une légende thaïlandaise. La danse commence par une imitation d’une promenade le long d’une rivière, suivie d’un bain et de l’application finale de poudre sur le visage. Un combattant peut s’agenouiller ou se tenir en équilibre sur une jambe et bouger ses mains comme s’il appliquait du talc ou du maquillage sur le visage. Le légendaire combattant Nong Toom était célèbre pour une telle série de mouvements et cela montre la grâce particulière du style de combat.

Hong Hern

Vol du cygne. Dans cette danse, le combattant se déplace de chaque côté du ring et exécute une série de mouvements qui rappellent un oiseau battant des ailes assez lentement en se tenant sur une jambe. Il s’agit d’une version plus moderne du Ram Muay et est utilisée dans de petites variantes dans de nombreux gymnases.

Pra Ram Tam Gwang (Pra Ram Phlaeng Sorn)

Rama suit le cerf. Cette séquence de mouvements implique beaucoup de s’agenouiller et de placer la main sur le front, comme pour protéger les yeux du soleil afin de mieux voir la proie. Certains combattants se frottent même les mains en « attente » après avoir vu leur proie. Ce mouvement consiste à imiter le dessin de flèches, à les tirer sur un arc et à les tirer sur l’adversaire. Souvent, l’adversaire est « raté » trois fois, à chaque fois le combattant s’ajuste et se rapproche de sa cible. Il peut même arriver que l’adversaire joue le jeu et évite ou casse les flèches imaginaires. La flèche finale est marquée comme une touche par la personne effectuant la démonstration avant de retourner dans son coin.

Il y a quelque chose de beau, de gracieux et de mystérieux à voir le Wai Kru Ram Muay dans son intégralité, et c’est une de ces choses qu’il faut vraiment voir en chair et en os pour vraiment apprécier. Si vous avez un instructeur prêt à enseigner, posez-lui des questions sur le Wai Kru Ram Muay pour vraiment enrichir votre expérience de Muay Thai.

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